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#25

Assurance vie et cryptomonnaie : la dérive

16/05

Bonjour Amandine,

Bonjour Jean-Christophe,

Aujourd'hui je veux pousser un gros coup de ……  non je n'ai pas le droit. Donc un grand cri !

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh

Voilà c'est fait! Plus sérieusement je voulais réagir sur une information parue il y a peu. La société Casey's Filiale du Crédit Agricole vient de référencer un fonds basé sur les cryptomonnaies et son univers  éligible dans des contrats d'assurance vie. Chers auditeurs je ne sais pas pour vous mais moi je n'ai  toujours pas compris clairement le fonctionnement des cryptomonnaies et de l'univers qui va avec…. mon fils me l'a expliqué, réexpliqué. Non décidément ça ne rentre pas. En revanche ce qui rentre bien c'est la chute vertigineuse des cryptos depuis cet été qui va de moins 50%  jusqu'à moins 90 %pour certains fonds. Amandine je te laisse le soin de développer comment est déterminée la valeur d'un actif.

Amandine : Oui fondamentalement la valeur d'un actif est déterminée par le rendement qu’il procure. Que ce soit un bien immobilier loué ou une action achetée sur les marchés financiers l'un et l'autre vont soit distribuer un loyer ou un dividende et cela permet de donner un prix ou du moins une estimation. Un bitcoin repose sur une technologie prometteuse certes mais pour lequel le prix n'est fixé que par l'offre et la demande sans contrepartie sans actif tangible comme l’or les objets d’art ou le vin par exemple.

Jean-Christophe : Evidemment les cryptomonnaies, les NFT, le métavers sont des sujets ou tout le monde s'excite y compris dans notre profession. Telle association va proposer des visioconférences pour tenter d'expliquer pour la énième fois le fonctionnement des cryptos à  nos confrères tel autre va briller dans les salons parce qu'il a retenu  qu'il n'y aura jamais plus de 21 000 000 de bitcoin et que donc forcément ça va être rare donc cher, on n'en est plus à un sophisme prêt. Quant aux assureurs jamais en retard d'un coup marketing, certains se démarquent en expliquant que ce sont les premiers à référencer ces fonds.

Amandine : Or on sait par expérience que ce type de fonds peut faire perdre l'intégralité de l'investissement à ses clients.  Mais l'épargnant le sait-il ? Quand madame Michu souhaite souscrire un contrat d’assurance vie elle le fait pour ce qui a fait la force de l'assurance vie c'est-à-dire un produit lui permettant aussi bien d'assurer sa retraite transmettre où récupérer ce capital pour une dépense quelle qu'elle soit.

Jean-Christophe :  Or il y a déjà une réalité depuis 2 ans qui consiste à imposer à l'assuré un certain pourcentage de supports en unités de compte.  Que se passe-t-il pour un épargnant qui je le rappelle en France et en règle générale non éduqué sur l'économie , 20% de ses actifs font moins -60 %?

Comportements fautifs de la part de certains assureurs dont je tairai le nom par charité qui ont des comportements fautifs vis-à-vis de leur assuré en n’assurant nullement la  liquidité des fonds nos côtés qu'ils soient immobiliers, où liés au marché financier en bloquant toute demande de rachat sur l'investissement quand ce n'est pas sur la totalité du contrat. Il faut pourtant rappeler que l'assurance vie moderne a été inventée après la révolution française dans l'idée d'avoir un produit susceptible de traverser les guerres.

Amandine : Oui à l'époque vu l'espérance de vie la retraite n'était pas le problème majeur !

Jean-Christophe : C'est clair tout comme le droit au rachat qui est une disposition du domaine public validée par l'article l 132 du code des assurances En clair si je veux racheter mon contrat la compagnie a 2 mois pour me régler quel que soit l'actif sur lequel repose tout où partie de mes économies.

 Amandine : On peut raisonnablement s'inquiéter de cette dérive ou sous prétexte de nouveauté et d’effet  de mode on fait finalement supporter le risque à l'assuré.

Pour le coup on ne comprend même plus les autorités de tutelle qui donnent des agréments sur des fonds aussi spéculatifs tout en nous obligeant en tant qu'intermédiaire de faire signer 72 pages dont l'objet est d'éclairer l'épargnant ce qui à plutôt l’effet inverse (trop d'informations tue l'information, c'est bien connu) et où l'on craint plutôt des conséquences négatives pour l'épargnant si celui-ci a la bonne idée de se retourner auprès des tribunaux au vu des signatures de ce dernier sur des acceptations de risque qu'il n'aura pas compris.

En synthèse on est consterné. Les autorités tutelles nous demandent de délivrer une information parfaite et écrite à nos clients tout en validant des fonds dont on sait pertinemment que le risque de perte est maximum. On assiste à une financiarisation de l'assurance vie qui risque de porter des préjudices financiers de plus en plus nombreux avec en corollaire une image à moyen terme dégradée de cet outil qui reste incontournable dans la gestion de son épargne.

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