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#24

Inflation et/ou stagflation où en est-on ?

31/03

A :  Bonjour JC

JC : Bonjour Amandine. Aujourd'hui on va traiter d'un thème dont on nous rabâche les oreilles mais qui entraîne des conséquences bien concrètes dans notre vie quotidienne je parle bien entendu de l'inflation.

Voire de stagflation qui est un terme peut-être encore moins compris que le précédent.

Amandine : Alors qu’ y a-t-il derrière ces mots ?

JC : Et bien derrière ces mots il y a des mécanismes que ne sommes pas certain finalement d’en maîtriser les tenants et aboutissants. L'inflation comment ça se fabrique ? Avec une épidémie ? Une guerre ? L'envie de consommer ?

On va donc essayer de simplifier en 4 min ce qui est une gageure ces concepts et en commençant par quelques idées simples.

Amandine : Alors je te donne un premier scénario. Premièrement quand l'économie est en situation de plein emploi.

JC : ce qui est en train de se produire en France et ailleurs.

A :  les entreprises n'ont pas d'autre choix que d'augmenter les salaires pour attirer les personnes qu'elles veulent embaucher. Elles répercutent donc sur leur prix la hausse avec comme conséquences des consommateurs qui dépensent plus et donc épargnent moins.

On devine bien le danger. Tant que nous restons à des niveaux raisonnables c'est la situation quasi idéale. En revanche si l'inflation devient incontrôlable … souvenons-nous par exemple de l'Allemagne avant les guerres où payer une salade supposait des caisses entières de billets, on arrive dans une situation dangereuse pour l'économie et pour la société.

JC : Oui Amandine et là le rôle des banques centrales dans ces cas-là est d'augmenter ou de baisser les taux d'intérêt en fonction de ce qu'elle souhaite, plus d’épargne ou plus de consommation. Rarement les deux au même moment. S’il y a trop d'inflation elle va augmenter les taux d'intérêt ce qui aura pour conséquence un accès plus difficile pour le crédit empêchant ainsi la formation de bulles comme par exemple celle de l'immobilier auquel on assiste depuis plus de 20 ans. Par ailleurs les épargnants sont plus tentés à accroître leur effort d'épargne sur des produits mieux rémunérés au détriment cette fois de la consommation.

A  : JC avant d’aborder mon deuxième scénario, peux-tu rappeler le rôle des banques centrales par rapport aux états ?

JC : Les Banques centrales jouent un rôle de régulation puisque c’est elles qui décident des taux d’intérêts des pays dépendant de ces dernières. Les principales d’entre elles sont au nombre de 4 : LA BCE pour l’Europe, la FED pour les Etats-Unis, la BOJ pour le Japon et enfin la BPC pour la Chine. Si une banque considère que le crédit est trop utilisé pour acheter de l’immobilier, créant ainsi un risque de bulle et en conséquence de défaillance, elle va augmenter les taux d’intérêts pour rendre ce crédit moins accessible et favoriser en même temps l’épargne puisque celle-ci y sera mieux rémunérée. A l’inverse, si la consommation n’est pas suffisante dans l’économie réelle, elle va au contraire, baisser ces taux.

Amandine : Merci JC. Alors maintenant deuxième scénario qui a pendant de nombreuses années fait figure d’épouvantail et c’est ce que vit le Japon depuis les années 2000, la déflation ...  Le terme déflation indique au contraire une baisse des prix durable ce qui fait que les consommateurs pensent finalement que le produit sera encore moins cher le lendemain, ce qui les incite à accroître leur effort d'épargne avec pour conséquence une très faible croissance de l’économie réelle.

JC : Là où la situation se complique depuis une vingtaine d'années c'est que finalement les taux n'arrêtent pas de baisser jusqu'à devenir aujourd'hui proche de 0. Dans le même temps l'épisode COVID et plus récemment la guerre en Ukraine provoquent une inflation très importante où les salaires pour l'instant ne suivent absolument pas la hausse des prix. Les banques n'ont plus de marge de manœuvre. Si elles augmentent trop les taux d'intérêt, elles risquent de provoquer un effondrement des marchés financiers et l'immobilier. Si au contraire, les taux restent trop bas, on continuera à assister à des phénomènes de bulles sur toutes les classes d’actifs.

A  : A très court terme et qu’on pourrait craindre directement avec la crise ukrainienne, la stagflation. Si en effet les Etats-Unis et l’Europe font déjà face à des hausses de salaires liées à une conjoncture plus favorable, elle ne suffit pas à compenser la hausse liée à deux ans de pandémie et une guerre poussant certaines matières premières (blé, métaux, gaz, énergie...) à devenir plus rares et chères. En l’état actuel, personne ne peut prédire l’issue à 6 mois de ce conflit et de la reprise des échanges entre pays développés.

JC : Aujourd’hui, alors que l’on s’approche du plein-emploi, les taux d’épargne sont élevés, l’endettement privé n’est pas excessif et les politiques monétaires n’ont jamais été aussi accommodantes.

Nous n’avons pas connu d’inflation persistante depuis la fin des années 1980, soit trente années d’un régime de croissance sans inflation.

Le maintien des rendements à des niveaux artificiellement bas, par le truchement de la politique monétaire, se justifie d’un point de vue économique pour subventionner l’activité et atteindre le plein-emploi le plus tôt possible.

Une croissance durablement plus forte offre aujourd’hui nombre d’opportunités d’investissement alors que la reflation mondiale commence à peine. Le risque est une hausse de l’inflation mondiale.

Nous préconisons l’achat d’actifs tangibles, sans doute aussi à 6 mois les pays émergents ainsi que certaines classes d’actions insensibles à la hausse des taux.

A : Merci Jean Christophe pour cette synthèse.

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