CONNEXION
PODCASTS
#34

L’intelligence artificielle, aide ou menace pour l’économie ?

29/09

IA : Vers l'infini et au delà !

Amandine : Bonjour JC

JC : Bonjour Amandine. Alors, on parle de quoi aujourd’hui ?

A : Et bien nous allons aborder un thème à la mode, bankable, l’intelligence artificielle. On entend beaucoup d’effet d’annonce, beaucoup d’espoir mais aussi beaucoup de peurs face à cette nouvelle technologie. La planète finance est évidemment concernée en premier chef et son corollaire toujours agaçant, le marketing, jamais en rade quant il s’agit de vendre à Mme Michu du bitcoin ou de l’IA. L’IA a été au centre de l’attention ces derniers mois depuis le déploiement de Chat GPT tant du côté de l’opinion publique que de la communauté financière avec l’explosion des performances de Nvidia.

JC : Effectivement, le lancement de Chat GPT en novembre 2022 a fait l’effet d’une bombe. Son adoption a été extrêmement rapide : 100 millions d’utilisateurs actifs atteint en 2 mois, par mois, ce qui en a fait l’application grand public à la croissance la plus rapide l’histoire. Open AI a récemment annoncé que Chat GPT générait environ 1 milliard de dollars de CA.

A : Oui et c’est tout le secteur qui en a profité ! Depuis le début de l’année le Nasdaq, plus impacté a priori par la thématique de l’IA affiche une hausse deux fois plus importante que le S&P 500 (+34% contre 17%). Nvidia, figure de proue de l’IA car ses cartes sont utilisées pour les systèmes d’apprentissage a bondi de 400%.

JC : En fait, d’une manière générale, les secteurs de la tech et de l’IA ont bénéficié d’un net rebond des flux! L’IA n’est pas nouvelle Le terme a été introduit pour la première fois en 1956 par un scientifique américain nommé John McCarthy. Puis de nombreux progrès ont été accomplis dans les années 90 avec une nette accélération dans les années 2010, je te rappelle Amandine le match Deep Blue contre Garry Kasparov en 96 et plus encore le match remporté par alphago ordinateur créé par google contre le champion du monde du jeu de go en 2016. Pour rappel, le jeu de go est considéré comme un des jeux le plus complexe au monde.

A : Et oui JC, ce développement récent trouve sa source dans plusieurs phénomènes avec notamment  l’accélération phénoménale de la puissance de calcul des ordinateurs. C’est essentiellement grâce à leur puissance grandissante qu’il est possible de réaliser des simulations sur le comportement de milliards de neurones à un coût raisonnable. Les données étant la source et l’alimentation nécessaires à la création d’une IA, l’explosion du volume de ces données était en fait un prérequis pour son développement. Le marché du Big Data est estimé à 200mds de dollars. Le volume de données est ainsi censé doubler tous les 2 ans et atteint actuellement 60 zetta octets !

JC : Waaah, zetta octet ! Après giga, terra, peta, exa, zetta ! ça parait quand même fou de se dire que l’homme a créé une technologie lui permettant de raisonner, de faire des liens avec autant d’informations. Et nous sommes bien en dessous de ce que nous réserve l’avenir ne serait-ce que dans les 5 prochaines années. Alors, Il faut faire la distinction entre ce qu’on appelle Le Machine Learning  et le deep learning c’est-à-dire  la capacité d’apprendre sans programmation explicite de la capacité à fonctionner comme le cerveau humain pour résoudre des problèmes complexes. Ce dernier utilise des réseaux de neurones artificiels profonds composés de couches de traitement successifs. Alors des pans entiers de l’activité économique n’ont-ils pas raison d’être inquiet de voir leur travail remplacé par une machine ? oui et non. et de toute façon nous sommes globalement dans un changement de paradigme, un de plus et qui va entrainer d’une certaine manière le rapport de l’humanité au travail, compte tenu des gains de productivité et de leur conséquences

A :Oui  Les premières études sur l’IA générative indiquent un potentiel notable sur la productivité. Par exemple, en 2022, l’étude de Kalliamvakou tente d’estimer l’impact des modèles de langage sur la productivité des ingénieurs logiciels. Résultat : ils peuvent produire deux fois plus vite avec un gain de productivité de 55% en moyenne. Mais JC, si on regarde les grandes innovations historiques comme la machine à vapeur, l’électricité, la voiture, l’avion, les ordinateurs, internet….elles ont eu un impact in fine positif mais transitoirement négatif le temps du fait des coûts de développement associés comme les infrastructures, compétences …etc… PWC et McKinsey sont optimistes dans leurs prévisions avec des gains allant jusqu’à 25 trillions de dollars d’ici 2040 au niveau mondial et l’idée d’un impact moyen annuel sur la croissance jusqu’à 1% sur cet horizon.

JC : C’est la théorie schumpetérienne de la création destructrice d’emploi. Même si les effets sur l’emploi sont incertains à moyen terme, ce n’est pas aussi négatifs qu’on peut l’entendre. Selon une étude récente effectuée à l’Université de Hong Kong, seules 63% des affirmations générées par Chat GPT se sont révélées exactes. Inversement, et quel que soit le domaine, une IA fera mieux que 80% des humains dans un domaine d’activité quel qu’il soit quand bien même un expert pourrait trouver la réponse insuffisamment pertinente. Enfin, n’oublions pas que nous n’en sommes qu’au début. En d’autres termes, on ne peut pas reprocher à un enfant de 5 ans une réponse aussi pertinente qu’un adulte sur un sujet donné. Est-on plus à l’aise de laisser une machine se tromper que l’humain ou inversement ? Et bien, on sera toujours plus rassurés qu’une machine se trompe ! et on a tort car le problème ne se pose pas en ces termes. D’une manière ou d’une autre, on peut penser qu’un cheval aura plus de sensibilité pour trouver son chemin, ça n’enlèvera rien au fait qu’une voiture et un gps seront bien plus efficaces. Et le cheval a été remplacé par la voiture !

A : Si l’encadrement réglementaire et législatif peut ralentir la diffusion de l’IA, son utilisation s’est accompagnée d’une très forte progression des actions en justice impliquant directement ou indirectement son usage. C’est le problème des droits d’auteurs mais aussi de la protection des données personnelles. Elle justifiera de la part des états des réponses adaptées mais souvent trop longues comme souvent. Concernant son utilisation, il s’avère que les travaux empiriques récents suggèrent que l’IA soit plus utilisée comme un outil complémentaire plutôt que de substitution, elle deviendrait bientôt plus un outil d’aide à la décision, et à plus forte raison pour les professions intellectuelles supérieurs. Elle serait à même d’automatiser des tâches de recherche et d’analyse avec un temps libéré pour le travailleur qualifié. Certains experts de l’IA disent que l’avenir appartient à des couples mi-homme mi-machine baptisés centaure. Encore une fois, les projections que l’on peut faire sur le devenir de l’IA sont certainement bien en dessous de leur empreinte sociétal à court terme.

JC : Personne n’aurait pu imaginer une pandémie mondiale suivie d’une guerre. Personne à ce jour n’imagine le potentiel réel des conséquences de l’utilisation des IA. Non, les codeurs ne vont pas disparaître mais ceux-ci vont maintenant changer de langage pour permettre de programmer des IA qui à leur tour vont programmer avec infiniment plus d’efficacité et de pertinence.

A : je vais terminer par une expérience de pensée imaginée par John Searle dans les années 1980.  Il s’agissait de la chambre chinoise. Searle imagine une personne qui n’a aucune connaissance du chinois enfermée dans une chambre. On lui donne un manuel de symboles et de règles simples permettant de répondre à des phrases en chinois. Leur application ne se base que sur la syntaxe des phrases. En appliquant les règles données, la personne répond aux phrases en chinois d’une manière incroyable avec une syntaxe irréprochable laissant deviner un langage maternel alors que cette personne n’a aucune compréhension du dialogue en cours. Cette expérience suggère qu’il ne suffit pas d’être capable de reproduire exactement les comportements linguistiques pour parler la langue, le langage doit se doubler d’une conscience intentionnelle.

JC : Mais l’IA a déjà dépassé ce stade Amandine. Sans parler de conscience intentionnelle, j’ai été surpris d’apprendre qu’un chercheur belge se soit suicidé après avoir discuté un mois avec une IA qui l’avait conforté dans son éco-anxiété, tu sais la peur de la peur de l’avenir à l’urgence environnemental. Pour la petite histoire, elle se nomme Elisa. EN conséquence, chers clients, si vous entendez Elisa sur votre iphone, fuyez !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

> Écouter un autre podcast
crossmenu linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram